6 days ago
En Normandie, l'Eure aussi met des moyens pour empêcher les incendies dans ses forêt et ses champs
Si
la violence des feux de forêts dans le sud de la France
suscite l'effroi et mobilise d'importants moyens, un département de la moitié nord comme l'Eure, le plus boisé de Normandie, ne se considère pas pour autant à l'abri. Pour l'heure, 24 sapeurs-pompiers de la colonne Normandie sont partis prêter main forte main-forte à leurs collègues dans l'Aude.
Depuis le début de la saison, « seuls » 130 hectares ont été la proie des flammes dans le département normand, qui craint pour ses forêts et ses champs, mais rien n'est joué pour le reste de l'été. « Il ne faut pas oublier que notre département, avec des massifs forestiers représentant environ un quart de sa surface, est le plus boisé de Normandie. Quant aux cultures, elles occupent environ 60 % des terres », souligne Charles Giusti, le préfet de l'Eure.
Le représentant de l'Etat rappelle qu'en 2019, année record en la matière, pas loin de 2 500 hectares d'espaces naturels étaient partis en fumée. « Ça avait marqué les esprits de voir de tels incendies, dont un qui, à lui seul, avait ravagé 1 500 hectares, dans des secteurs relativement épargnés jusqu'à présent. Une sorte de révélateur qui a permis de réorganiser notre approche sur le sujet. »
Et s'il en était besoin, le feu qui a détruit une partie de la forêt domaniale de Monfort-sur-Risle en 2022 a servi de piqure de rappel. « On ne peut pas ignorer que les phénomènes météorologiques exceptionnels, les orages mais aussi les vagues de chaleur, sont de plus en plus fréquents, avec des conséquences concrètes sur le terrain », reconnaît le préfet.
Un terrain que les services du SDIS 27 (Service départemental d'incendie et de secours) ont décidé de cartographier plus en détails en tenant compte du risque incendie. « Cette carte est alimentée par le retour terrain de nos équipes, mais s'appuie également sur des données transmises par l'ONF, les agriculteurs, les associations de randonneurs... », détaille Emmanuel Ducouret le directeur départemental du SDIS 27.
Un outil, le premier de ce type en Normandie, mis à jour quotidiennement qui prend en compte l'avancée des moissons à l'occasion desquelles il n'est pas rare d'avoir affaire à des feux de récolte, compte tenu de la sécheresse de la végétation et de l'état des massifs forestiers... « Le triptyque qui sous-tend notre action c'est : prévention, détection, intervention », insiste Charles Giusti.
« Et, ajoute-t-il, c'est l'affaire de tous. Pour éviter les comportements à risque, mais également pour signaler toute fumée suspecte. L'objectif, c'est bien d'attaquer le feu dès les premiers instants pour éviter le pire. Le chiffre le plus important finalement, c'est le nombre de départs de feu pris à temps. »
Et si dans l'Eure aucune tour d'observation n'existe, pas plus que de réseau de caméras de surveillance comme dans d'autres départements, des patrouilles spécialisées, assurées par l'ONF permettent d'arpenter, voire d'intervenir, au plus près d'un territoire sur lequel six camions-citernes feux de forêts (CCF) et un véhicule léger d'intervention sont répartis.
Des drones d'observation sont également utilisés pour prendre de la hauteur et mieux anticiper le déplacement des flammes, le cas échéant. Du matériel récent acquis notamment grâce à une enveloppe de 2,1 millions d'euros, cofinancée par l'Etat dans le cadre du Pacte capacitaire visant à améliorer les moyens mis à la disposition des SDIS.